Le Son. Les années trente à La Havane
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| Le
changement de décennie, malgré l'impact non négligeable de
la crise économique américaine ne transforme pas fondamentalement
la vie des classes aisées de La Havane qui continuent à fréquenter
les Casinos et Cabarets. D'autres lieux de distraction naissent ou prennent de
l'importancecomme l'Eden Concert ... Le tourisme a été touché
mais il y a encore des espaces pour les musiciens. Les classes populaires souffrent
plus mais les Cubains ne peuvent vivre sans musique ! Le développement
permanent de la radio modifie la façon dont se perçoit la musique
mais aussi la façon de jouer celle-ci. Au milieu de la multitude de petites formations nées dans la foulée des quatre septetos majeurs des années vingt, de grands septetos imposent leur qualité. En 1927 le chanteur Fernando COLLAZO fonde le "SEPTETO CUBA". En 1930 Abelardo BARROSO organise le "SEPTETO AGABAMA" où sont passés, parmi tant d'autres, Alfredo BOLOÑA , Agustín GUTIÉRREZ, Alfredito VALDÉS, "Nené" ENRISO, Oscar SOTOLONGO et MACHITO. Le "SEPTETO MUNAMAR" connaît cette année-là son heure de gloire et ses premiers enregistrements. |
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Antonio MACHÍN, chanteur et maraquero que l'on voit au milieu des années vingt dans les bars, cabarets ou Académies de La Havane est engagé par le grand Orchestre de Don AZPIAZU pour un spectacle au Casino Nacional. Pour Antonio débute une période d'aller et retour entre les Etats Unis et Cuba. Parallèlement il forme en 1929 ses propres groupes, le "SEXTETO Antonio MACHÍN " ainsi qu'un cuarteto. |
La carrière proprement cubaine de MACHÍN est fulgurante et en quelques mois il acquiert une popularité qui ne le quittera jamais bien qu'il s'installe aux Etats Unis dès 1934 où il popularise son "CUARTETO Antonio MACHÍN ". L'impact que va rencontrer la musique cubaine aux Etats Unis à partir de la fin des années trente et qui ne va cesser de s'amplifier par la suite doit beaucoup à Antonio MACHÍN. |
Cuarteto Antonio Machín |
Le "SEPTETO
CAUTO" de Manuel "Mozo" BORGELLA,
l'ancien partenaire de Miguel MATAMOROS, naît à la même
époque et dans les cafés et bas de la vieille Havane ou de la plage de Marianao le "TRIO GÓMEZ-OVIEDO" est une des formations les plus populaires.
En 1935 quittant le "SEPTETO BOLOÑA", Jesús "Tata" GUTIÉRREZ, première voix et José VEGAS, tres, guitare et seconde voix, fondent le "SEXTETO BOLERO" avec des figures marquantes du Son, Félix CHAPOTTÍN et Rubén CALZADO, trompettes, Niño RIVERA, tres, "El Chino" INCHARTE, bongó. On note l'originalité du sexteto qui bien que composé de six membres possède deux joueurs de trompettes. Le début des
années trente voit aussi surgir un nombre relativement important de formations
composées de jeunes -voir d'enfants- dont les qualités sont parfois
équivalentes aux grands sextetos ou septetos. Le "JÓVENES
del CAYO" qui s'est constitué autour du chanteur Domingo
VARGAS voit défiler dans ses rangs de futures étoiles de la
musique populaire cubaine, comme Miguelito
VALDÉS, José FACENDA, le trompettiste Norberto
FAVELO… Le "CHAMPÁN
SPORT" naît en 1929 et compte avec la présence de Roberto
FAZ. plus tard encore naissent des formations telles que le "SEPTETO
PINÍN" de Pablo REYES, le "CARABANA
1938" dirigé par Eulogio CASTELEIRO, "Los
SIBONEYES", "GIRASOL 1938"... Le "SEPTETO SEGUNDO NACIONAL" se
constitue cette année là avec deux futures étoiles de la
musique cubaine, le chanteur Alfredito LEÓN et le trompettiste Calixto
LEICEA. |
1932. Septeto Anacaona. ![]() | Pourtant l'originalité de cette période est la naissance d'ensembles purement féminins. Ils sont nombreux : Le "SEPTETO MAYARI" en 1934, sous la direction de Mercédes FERNÁNDEZ, "ORQUESTA ENSUEÑO", "INDIAS DEL CARIBE ", "Hermanas MÁRQUEZ" ... et celui qui va véritablement s'imposer, le "SEPTETO ANACAONA" qui apparaît en 1932, et reste toujours actif aujourd'hui. |
Dans la seconde moitié des années trente commence une période de crise. Le retour du danzón et la création du danzonete, avec l'apparition de nouvelles charangas suscitent un certain désintérêt envers de nombreux septetos soneros. Même les pionniers n'y échappent pas, le "SEPTETO HABANERO", le "SEPTETO NACIONAL" sont délaissés, le "SEPTETO BOLOÑA" se désagrège.
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© Patrick Dalmace
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Le
Son. La Havane des années vingt. |
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Santiago
de Cuba et Miguel Matamoros. |
Des
premiers Jazz bands aux grands.ensembles des
années quarante. |
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